15.

Le monde résonnait des chants et du rire de père. Père disait, de sa petite voix rapide : « Emaleth, sois forte. Prends tout ce que tu pourras. Mère pourrait essayer de te faire du mal. Résiste, Emaleth, lutte pour être avec moi. Pense à la vallée, au soleil et à tous nos enfants. »

Emaleth vit des enfants. Des milliers de gens comme père et comme elle. Car elle se voyait, maintenant, avec ses longs doigts, ses longs membres et ses cheveux baignant dans le monde liquide qu’était sa mère.

Comme père riait ! Elle le voyait même danser. Elle voyait ce que mère voyait. Son chant était long et magnifique.

Il y avait des fleurs dans la chambre. Un tas de fleurs. L’odeur était partout et se mêlait à celle de père. Mère n’arrêtait pas de pleurer et père lui attacha les mains au lit. Mère lui donna un coup de pied et père poussa un juron. Ce fut comme le tonnerre au paradis.

Père, s’il te plaît, sois gentil avec mère.

Oui, c’est ce que je vais faire, mon enfant. Je vais lui rapporter de quoi manger pour que tu prennes des forces. Et le moment venu, Emaleth, lutte pour naître, combats tout ce qui s’opposera à toi.

Cela la rendait triste de devoir lutter. Contre qui ? Sûrement pas mère ! Emaleth et mère ne faisaient qu’un. Le cœur d’Emaleth était uni à celui de mère. Quand mère souffrait, Emaleth le sentait, comme si quelqu’un cognait sur la paroi de ce monde qu’était mère.

Il y a un instant, elle aurait juré que mère était au courant de sa présence. Qu’elle avait compris qu’Emaleth était en elle. Puis ils s’étaient remis à se disputer.

La porte se ferma et l’odeur de père se volatilisa. Les fleurs tremblèrent dans la pièce. Mère se mit à pleurer.

Ne pleure pas, mère, je t’en prie. Ça me rend triste quand tu pleures. Le monde n’est plus que tristesse.

Tu m’entends vraiment, ma chérie ?

Mère savait donc qu’elle était là ! Emaleth se retourna et se tortilla dans son petit monde étriqué. Elle entendit mère soupirer.

Oui, mère. Prononce mon nom comme père le fait. Emaleth. Dis-le !

Emaleth.

Puis mère commença à lui parler sur un ton sérieux.

Écoute-moi, mon bébé. J’ai des ennuis. Je suis faible et malade et je meurs de faim. Tu es en moi et, grâce à Dieu, tu puises tout ce que tu peux dans mes réserves. Mais je suis faible. Il m’a de nouveau attachée. Il faut que tu m’aides. Qu’est-ce que je dois faire pour nous sauver toutes les deux ?

Mère, il nous aime. Il t’aime et il m’aime. Il veut remplir le monde de nos enfants.

Mère grogna.

— Emaleth, tiens-toi tranquille, dit-elle à voix haute. Je suis malade.

Et mère se mit à se contorsionner de douleur sur le lit, les chevilles et les poignets écartelés, l’odeur des fleurs lui donnant la nausée.

Emaleth fondit en larmes. La tristesse de mère était insupportable. Elle voyait mère comme père la voyait, blême, à bout de forces, les yeux cernés de noir, comme ceux d’un hibou. Elle se représenta un hibou dans une forêt sombre.

Chérie, écoute-moi. Tu ne resteras pas éternellement dans mon ventre. Bientôt, tu vas naître et, à ce moment-là, il se peut que je meure.

Non, mère !

L’idée que mère puisse mourir était insoutenable. Emaleth savait ce qu’était la mort. Elle connaissait cette odeur. Elle vit le hibou frappé par une flèche et tombant sur le sol, dans la forêt. Les feuilles bruissaient. Elle savait ce qu’était la mort. Et l’eau aussi. Et sa peau et ses cheveux qu’elle attrapait avec ses doigts et frottait sur ses lèvres. Mort était le contraire de vivant. Les longs récits de son père lui vinrent à l’esprit. La lande. Se rassembler et devenir forts.

— Rappelle-toi, lui avait dit père. Ils sont sans pitié à l’égard de ceux qui n’appartiennent pas à leur race. Tu dois être aussi impitoyable qu’eux. Toi, ma fille, mon épouse, ma petite mère.

Ne meurs pas, mère. Tu ne peux pas me faire ça. Ne meurs pas.

J’essaie, ma chérie. Mais écoute-moi. Père est fou. Ses rêves sont mauvais et quand tu seras née il faut que tu partes d’ici. Tu dois te débarrasser de moi et de lui et chercher ceux qui pourront t’aider.

Mère se remit à pleurer de tristesse en secouant la tête.

Père revenait. La clé dans la porte. L’odeur de père et de nourriture.

— Regarde, ma tendre chérie, dit-il. Je t’ai rapporté du jus d’orange, du lait et plein de bonnes choses.

Il s’assit près de mère sur le lit.

— Il n’y en a plus pour longtemps, déclara-t-il. Tu vois comme elle se débat ? Et tes seins se remplissent à nouveau de lait.

Mère cria. Il lui couvrit la bouche d’une main et elle essaya de le mordre.

Emaleth pleura. C’était trop dur, cette obscurité à perte de vue et tout ce fracas. Mais quel était donc ce monde de souffrance ? Elle avait envie d’enfoncer des objets dans leurs bouches pour qu’ils cessent de se dire des paroles de haine. Elle se vit sous la forme d’une femme courant de l’un à l’autre et remplissant leurs bouches de feuilles ramassées dans la forêt pour qu’ils arrêtent de se faire souffrir.

— Bois le jus d’orange et le lait, ordonna père, hors de lui.

— Seulement si tu me détaches. Je veux m’asseoir au bord du lit, sinon je n’avalerai pas une bouchée.

S’il te plaît, père, sois gentil avec mère. Son cœur est rempli de tristesse. Il faut qu’elle mange. Elle est affamée et très faible.

D’accord, ma chérie.

Père avait peur. Il ne pouvait plus laisser mère sans nourriture et sans boisson.

Il coupa l’adhésif qui retenait les bras et les jambes de mère.

Mère étendit ses jambes, tourna ses pieds vers le bord du lit, se leva et se mit à marcher avec Emaleth. Elles entrèrent dans la salle de bains pleine de lumière et d’objets luisants. L’odeur de l’eau.

Mère ferma la porte et empoigna le couvercle de porcelaine blanche du réservoir des toilettes. Emaleth connaissait les objets que mère connaissait, mais pas aussi bien qu’elle. La porcelaine était dure et lourde. Mère avait peur. Elle souleva le couvercle au-dessus de sa tête. On aurait dit une pierre tombale.

Père poussa la porte, mère se retourna et abattit le couvercle sur sa tête. Père poussa un cri.

Mère, ne fais pas ça !

Père ne bougeait plus. Mère le frappa une deuxième fois. Du sang coula de ses oreilles et il ferma les yeux. Il rêvait. Mère recula en hoquetant et laissa tomber le couvercle de porcelaine.

L’espoir la galvanisa. Elle trébucha sur père mais réussit à l’enjamber. Elle se mit à courir et attrapa ses vêtements et son sac dans le placard. Elle se précipita pieds nus dans le couloir. Emaleth était secouée dans tous les sens.

Le petit ascenseur descendait. Emaleth se sentait si bien maintenant ! Elles étaient toutes les deux dans le monde, hors de la chambre. Mère s’adossa contre la paroi de la cabine et enfila ses vêtements en parlant toute seule, en pleurant et en s’essuyant le visage. Elle passa son pull-over rouge au-dessus de sa tête. Elle mit sa jupe mais ne réussit pas à la boutonner. Elle tira le pull-over dessus.

Mais où allaient-elles ?

Mère, qu’est-ce qui est arrivé à père ? Où allons-nous ?

Père veut que nous partions. Reste tranquille et sois patiente.

Mère ne disait pas la vérité. Très loin, Emaleth entendit père chuchoter son nom.

Quand la porte s’ouvrit, mère sortit de l’ascenseur mais dut s’arrêter. La douleur était trop forte. Elle ne cessait d’augmenter. Emaleth soupira et essaya de se faire toute petite pour que mère souffre moins. Mais son monde était déjà si étriqué. Mère suffoqua, mit une main sur ses yeux et s’appuya contre le mur.

Mère, ne tombe pas !

Elle enfila ses chaussures et se mit à courir, son sac se balançant sur son épaule. Elle heurta les portes de verre dans sa course. Elle ne pouvait plus courir. Son fardeau était trop lourd. Elle s’arrêta.

Mère, je t’aime.

Moi aussi, je t’aime, ma chérie. Il faut que je trouve Michael.

Mère pensa à Michael, se représenta l’image de cet homme souriant, fort et doux, aux cheveux noirs. Pas du tout comme père.

Un ange, dit mère. Il va nous sauver.

Mère resta calme un instant. Son espoir et sa joie inondèrent Emaleth. Emaleth ressentit de la joie. Pour la première fois de sa vie, elle ressentit le bonheur de mère. Michael.

Au milieu de cette paix, lorsque Emaleth posa sa tête contre mère, elle entendit père appeler.

Mère, père s’est réveillé. Je l’entends. Il appelle.

Mère sortit dans la rue. Des voitures et des camions passaient. Elle se précipita vers un énorme camion qui se dressait devant elle comme un mur d’acier.

En rassemblant ses forces, elle réussit à gravir le haut marchepied et à ouvrir la portière.

— S’il vous plaît, monsieur, emmenez-moi, où que vous alliez ! Il faut que je m’en aille.

Elle claqua la portière.

— Pour l’amour de Dieu, roulez ! Je ne suis qu’une faible femme. Je ne vous veux aucun mal.

Emaleth, où es-tu ?

— Madame, c’est à l’hôpital que vous devez aller. Vous êtes malade, dit l’homme.

Mais il obéit.

Le gros camion s’ébranla et le bruit de son moteur remplit le monde. Les cahots et la douleur renforçaient la nausée de mère. Sa tête retomba sur le dossier du siège.

Emaleth, ta mère m’a blessé !

Mère, il nous appelle.

Chérie, si tu m’aimes, ne lui réponds pas.

— Madame, je vous emmène au Houston General.

Mère avait envie de dire : « Non, je vous en prie, pas ça. Continuez à rouler. »

Mais elle suffoquait. Elle avait un goût de vomi et de sang. Elle souffrait. Emaleth aussi.

Très loin, la voix de père criait.

— La Nouvelle-Orléans, dit mère. C’est chez moi. Je dois y retourner. Je dois aller chez les Mayfair. À l’angle de First et de Chestnut.

Emaleth savait ce que mère savait. Michael était là-bas. Elle aurait voulu parler au conducteur. Mère se retenait pour ne pas vomir.

Calme-toi, mère. Je n’entends plus père.

— Michael Curry, à La Nouvelle-Orléans. Il faut que j’aille là-bas. Il vous paiera. Il vous donnera plein d’argent. Je vous paierai. Appelez-le. Nous nous arrêterons à une cabine téléphonique quand nous serons sortis de la ville. Mais…

Elle sortit des billets de son sac. Des liasses et des liasses de billets. L’homme regarda mère avec des yeux ronds, complètement sidéré. Il ne voulait pas qu’elle vomisse, il voulait l’aider, faire ce qu’elle demandait. C’était une charmante jeune femme.

— Est-ce que nous nous dirigeons vers le sud ? demanda-t-elle, le cœur au bord des lèvres.

La douleur la submergea. Emaleth aussi. Elle n’avait encore jamais éprouvé une sensation aussi pénible. Elle donna un coup de pied. Il n’était pas destiné à mère.

La voix de père s’était tue depuis longtemps. Le nouveau monde d’Emaleth était gigantesque.

— Oui, nous allons vers le sud, madame. Mais je préférerais vous emmener à l’hôpital.

Mère ferma les yeux. Toute lueur s’éteignit dans sa tête. Elle s’endormit en rêvant. Il y avait des billets sur ses genoux, par terre, sur les pédales. L’homme se baissa pour les ramasser, un par un, sans quitter la route des yeux. Voitures, route, panneaux, autoroute. La Nouvelle-Orléans. Le Sud.

— Michael, dit mère. Michael Curry. La Nouvelle-Orléans. Mais vous le savez. Vous entendez ce à quoi je pense. Je crois que le numéro de téléphone est au nom de Mayfair. Mayfair & Mayfair. Appelez Mayfair & Mayfair.

 

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